Les Résidents du Pavillon4 se préparent pour le grand déménagement

jeudi 5 mars 2009

Le 26 février 2009 , Irène nous a quitté





Jeudi soir , tu es partie , nous laissant tous sous le choc .

Vendredi , nous nous sommes rassemblés autour de la table .

Nous attendions que tu tendes ton verre en murmurant que tu voudrais bien une petite gouttelette de bière ou de l’eau dans ton vin .

Nous avons trinqué sans toi ,mais avec toi , nous avons levé nos verres à ta mémoire et nous nous sommes baladés dans nos souvenirs .

Pierre est reparti avec toi au Québec dans la couchette à l’arrière du camping car .

Thierry a rallumé ta cigarette sur une place à Amsterdam et il s’est rappelé comment vous remontiez le couloir du central, toi les deux mains bien accrochées derrière son fauteuil électrique .

Christophe était avec toi sur la plage en Guadeloupe, sur le bateau en Corse .

Jean entend encore sa voisine de chambre ronfler de l’autre côté de la cloison .

Sabrina t’entraînait parfois dans sa chambre pour te maquiller, te masser les mains .

Bruno te servait ton café avec tendresse mais vous pouviez vous chipoter comme un vieux couple. .

Sylviane se souvient de ton plouf dans l’Etang des Pontarrets quand tu as lâché tes freins .

Annie appréciait ta gaieté et ta gourmandise , vous vous retrouviez autour de la table pour cuisiner , tu étais devenue une spécialiste du pèle-pommes .

Tu veillais à ce qu’Aymeric ne sale pas trop ses aliments , tu prenais soin de Florence en lui faisant des petits câlins mais tu pouvais aussi la rabrouer quand ses buuuuu t’envahissaient .

Que de souvenirs évoqués sur toutes ces années partagées au Pavillon 4 .

Tu étais difficile à comprendre , tu invitais ton interlocuteur à s’approcher pour lui susurrer des bribes de phrases , alors le temps se suspendait à tes mots et quand enfin tu les lâchais , ils devenaient essentiels et précieux .

Mais au taquin qui t’agaçait tu pouvais brandir les poings et lui asséner un retentissant :

« Merde à toi , espèce de vieux con » ! et puis quand nous t’en demandions trop , que nous te refusions quelques choses , tu nous rétorquais un magistral : « Espèce de vieille salope ! » .

Au milieu d’un conflit , tu pouvais t’interposer , prendre la défense du plus faible en menaçant de ton doigt pointé haut .

Femme haute en couleurs , tu ne laissais personne indifférent , tu pouvais te dévoiler bouleversante , apparaître agaçante , provocante , révéler tes angoisses et puis te montrer prévenante , attentionnée , femme bienveillante avec ceux qui partageaient ta vie .

Tu étais profondément attachée à ta sœur Annie , avec laquelle tu entretenais depuis votre enfance une belle complicité .

Irène , Dame coquette , sous la douche tu réclamais ton jet d’eau froide , tu choisissais avec soin tes vêtements , sans oublier cette touche de noir en mémoire de tes parents .

Devant ta glace , tu te caressais le visage de ta légendaire crème Nivéa dans sa boîte bleue et tu apparaissais rayonnante au petit déjeuner , gracieuse aux compliments de tes compagnons de pavillon .

Femme jusqu’au bout de ton sourire , énigmatique à la Mona Lisa quand tu croisais l’objectif .

Femme battante , tu as lutté avec courage contre la maladie .

Femme tranquille , aux premiers jours du printemps tu t’abandonnais aux rayons du soleil et sous ton chapeau de paille , tu t’appliquais aux plantations nouvelles .

Femme musique , aux concerts tu reprenais les refrains de tes artistes préférés .

Femme d’humour qui pouvait éclater de rire aux blagues grivoises .

Femme aventureuse , tu étais partante pour traverser les océans , te bringuebaler sur les pavés d’une ville inconnue .

Femme séductrice , en regardant ton visage lisse , il était difficile d’imaginer que tu avais fêté tes soixante ans au mois de novembre .

Quelle fête ce fut ! Tu as accueillit tes invités , reçue les flatteries et renvoyé des sourires avec délices . Tu as virevolté et tu t’es déhanché sur la piste de danse et tu as même déclenché l’alarme en soufflant tes bougies .

Et puis aujourd’hui, nous voilà à nouveau réunit autour de toi pour accompagner ton ultime voyage.

Va où tu dois aller , mais sache que tu laisses un vide cruel sur le pavillon et dans l’institution .

Les Résidents et Le Personnel du Pavillon 4

4 commentaires:

Anonyme a dit…

je viens de relire avec beaucoup de plaisir et de nostalgie ce que vous dîtes d'Irène.
C'est vraiment un beau témoignage, merci de nous laisser le partager avec vous
patricia D

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je suis sous le choc de cette nouvelle. Je suis retournée lire les quelques notes sur Irène, comme ses 60 ans, et j'ai regardé toutes ses photos.
Toutes mes pensées vont vers elle, vers sa soeur et vers vous...
Bises à tous
Patricia

Anonyme a dit…

Coucou

La belle Irène va nous manquer.
Gros bisous à tous.

Hélène

Anonyme a dit…

Bonjour,

Le départ d'Irène a été très difficile pour moi. Tant de choses vécu avec elle. De joies comme de colères de rires comme de pleures. Irène est encore là par tout ces souvenirs. vole vole de tes ailes vole petit ange petite hirondelle.

Je ne t'oublie pas